Post 48 - 1er jour
Tout le monde a vécu son premier jour dans un nouveau travail, je vous propose le
récit du mien, un peu romancé, certes, mais pas tant que cela :o)
Un bureau bien rangé avec un simple livret de bienvenue en guise d’accueil posé en évidence, et le kit du parfait nécessaire pour bien travailler - une gomme, une règle, deux trois stylos, une agrafeuse, un rouleau de scotch et un bloc note - m’attendent. D’un naturel bordélique, je profite de ce vide autour de moi sachant pertinemment que ce rangement digne d’une bibliothécaire, ne va malheureusement pas durer. J’aime me conforter dans l’idée qu’un bureau encombré dénote sûrement d’un esprit encombré, à l’inverse d’un bureau vide. Pire qu’un animal de foire, le premier jour, tout le monde se presse à la porte du bureau pour venir voir qui est la petite nouvelle du huitième, à quoi peut-elle bien ressembler et surtout lui montrer comme on est sympathique de venir la saluer. La plupart des gens qui à l’origine, se déplacent pour nous rencontrer et nous connaître mieux, repartent après quinze bonnes minutes d’un monologue axé exclusivement sur leur petite personne. Tout ceci est relativement sympathique, sauf quand certains, pensant être irrésistibles, déploient tout leur charme dans leur présentation : « Oui, tout à fait, je commence aujourd’hui, enchantée » « De même et bienvenue à vous. Je m’appelle Jean-François Barban et je suis au cinquième étage, bureau 503. Dans la maison, on me surnomme Jef, c’est plus sympa. Il faudra passer me voir à l’occasion, je vous montrerai mon p’tit chez moi ! Puis-je vous offrir un petit café pour vous remettre de vos émotions ? » « Merci, c’est gentil » « Mais non, c’est normal, il faut bien guider vos petits pas dans cette jungle pour que la timide chrysalide que vous êtes se transforme un jour en un joli papillon solide et résistant. Du sucre dans votre café ? ». | « Oui merci, un s’il vous plait » « Moi, je le prends sans sucre, c’est pour garder ma ligne. Je suis un grand sportif vous savez. On pourrait peut-être se tutoyer non ? enfin si tu n’y vois pas d’inconvénient. Oui, je suis un grand sportif, les dimanches je vais courir au bois de Vincennes, ne prends jamais l’ascenseur et tous les jeudi midis, je vais à des cours de danses de salon dans le quartier. Et Rébecca, elle danse Rébecca ? ». « Occasionnellement, comme tout un chacun ». « Tu sais ici est organisé un repas dansant pour Noël, d’une année sur l’autre mon carnet de bal est bien rempli mais cette année, je vais faire une petite exception et te caser entre deux danses ». « Oui… mais non, je ne sais vraiment pas danser, désolée ». « N’aie crainte, il te suffira de te laisser guider. Je suppose que tu es seule pour déjeuner, je passerai te prendre vers midi quinze, comme ça je te montrerai où est la cantine, à tout à l’heure ».
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